Quelle fiscalité pour les SCPI étrangères ?

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SCPI et fiscalité, voilà deux éléments que les français ont bien du mal à comprendre, alors imaginez si on combine les deux ! Pour vous simplifier la vie, on vous explique comment fonctionne la fiscalité des SCPI étrangère en France.

Dans cet article :

Qu'est-ce qu'une SCPI étrangère ?

Avant de plonger dans les détails fiscaux, mettons déjà les choses au clair et définissons ce qu'est une SCPI.

Une SCPI est un acronyme désignant une Société Civile de Placement Immobilier.

Comment ça se matérialise en tant qu'investissement ?

Grosso modo, vous placez votre argent dans une société, qui achète et gère des immeubles, puis vous récupérez une partie des loyers grâce aux parts que vous possédez.

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Ces SCPI sont organisées par une société de gestion, dont le seul travail est de commercialiser les parts et d'effectuer les opérations de leurs clients.

Là où ça devient intéressant, c’est que ces SCPI ne se limitent pas à la France, elles peuvent investir à l’étranger.

Pourquoi c'est intéressant ?

Parce que certains pays comme l’Allemagne, l’Espagne ou même les Pays-Bas offrent des marchés immobiliers bien plus dynamiques (ou rentables) que chez nous en France.

Vous avez donc la possibilité d'investir dans des bureaux en plein centre de Berlin, des commerces à Barcelone ou des immeubles résidentiels à Amsterdam.

Investir dans des SCPI étrangères, c’est donc une façon de diversifier vos placements : vous sortez du cadre hexagonal, profitez de l’attractivité de marchés étrangers et, souvent, de rendements plus séduisants.

Pas mal, non ?

Mais comme toute bonne chose, ça vient avec son lot de complexités, notamment sur le plan fiscal… et c’est là qu’il faut bien rester attentif !

Pas de panique : qu'il s'agisse de fiscalité, des particularités et des obligations, on vous donne tout de suite notre avis sur les SCPI.

La fiscalité des SCPI étrangère ?

Alors, parlons peu, parlons impôts. Investir dans une SCPI étrangère, ça ressemble à votre retour de vacances chargé de souvenirs de voyage : c’est génial, mais il faut passer par la case "douane".

La fiscalité et l'imposition des SCPI c'est ça ça : chaque pays veut sa part du gâteau, et la France ne fait pas exception. On vous explique tout.

Différences fondamentales avec la fiscalité des SCPI françaises

Avec une SCPI française, c’est simple : vos revenus locatifs sont directement soumis à l’impôt sur le revenu, et le prélèvement forfaitaire unique (PFU) peut s’appliquer.

Mais dès que vos loyers issus de l'immobilier viennent de l’étranger, tout change.

Pourquoi ? Parce que les SCPI étrangères dépendent des règles fiscales du pays où se trouvent les biens, et pas uniquement des lois françaises.

Les revenus fonciers issus de l’étranger

Premier réflexe à avoir : sachez que les loyers que votre SCPI encaisse sont d’abord imposés dans le pays où se trouvent les immeubles.

Par exemple, si votre SCPI possède des bureaux en Allemagne, c’est le fisc allemand qui prélève ses taxes en premier.

Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle : certains pays, comme l’Allemagne, ont une fiscalité plus douce sur les revenus locatifs qu’en France...

L’imposition en France

Ne croyez pas que la France va vous oublier pour autant ! Une fois les revenus étrangers taxés là-bas, il faut les déclarer ici aussi pour déclencher l'imposition.

Oui, double peine, mais heureusement, il existe des conventions fiscales internationales pour éviter de payer deux fois la même chose sur vos placements immobiliers.

En pratique, voici ce qui se passe :

  1. Vous déclarez vos revenus étrangers sur un formulaire dédié.
  2. Grâce à la convention fiscale entre la France et le pays concerné, un crédit d’impôt peut être appliqué. Ce crédit équivaut à l’impôt que vous auriez payé en France sur ces revenus.
    Résultat : pas de double imposition, juste une régularisation.

Et là, un petit conseil d’ami : vérifiez bien la convention fiscale en vigueur entre la France et le pays où investit votre SCPI.

Chaque pays a ses propres règles, et elles peuvent faire toute la différence sur le rendement final de votre foncier. Une SCPI qui rapporte 5% brut en Allemagne ou en Espagne ne vous laissera pas forcément la même somme nette une fois les impôts passés.

Particularités selon les pays d'investissement

Chaque pays a ses petites particularités fiscales, et autant vous le dire tout de suite : ils ne se valent pas tous en termes d'imposition.

Alors, si vous investissez dans des parts de SCPI étrangère (en Europe ou ailleurs), mieux vaut connaître les règles du jeu avant de vous lancer. Voici un petit tour d’horizon des pays les plus prisés.

1. Allemagne : un cadre fiscal (presque) carré

L’Allemagne, c’est le chouchou des SCPI.

Pourquoi ? Parce que son marché immobilier est solide, et la fiscalité y est plutôt intéressante. Là-bas, les revenus locatifs générés par les biens immobiliers sont soumis à un impôt sur le revenu foncier, avec des taux qui varient selon la région.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils ne prélèvent pas de cotisations sociales comme en France.

En France, grâce à la convention fiscale, vous bénéficiez d’un crédit d’impôt équivalent à l’impôt français que vous auriez payé.

Résultat ? Vous évitez la double imposition, et vos revenus restent relativement nets.

2. Espagne : soleil, rendement… et un fisc plus strict

L’Espagne séduit aussi, avec des SCPI qui investissent dans des commerces et logements dans des villes dynamiques comme Madrid ou Barcelone.

Mais attention : le fisc espagnol est un peu plus gourmand. Les revenus locatifs y sont taxés à des taux allant de 19% à 24%, selon votre statut fiscal.

Et la France dans tout ça ? Là encore, la convention fiscale vous protège de la double imposition grâce au fameux crédit d’impôt.

En revanche, contrairement à l’Allemagne, les prélèvements espagnols peuvent grignoter davantage vos rendements. À méditer si vous aimez le soleil, mais pas les lourdes charges fiscales.

3. Italie : charme et complexité

Investir en Italie, c’est tentant, mais ça peut être chaotique. Là-bas, les revenus locatifs sont soumis à un impôt local (IRPEF), avec des taux progressifs pouvant grimper jusqu’à 43% pour les revenus les plus élevés. Oui, c’est salé.

Heureusement, comme pour les autres pays, la convention fiscale entre la France et l’Italie permet d’éviter le pire grâce au crédit d’impôt.

Mais clairement, si vous investissez dans une SCPI italienne, ne négligez pas l’aspect fiscal, car ça peut vite devenir un casse-tête.

4. Autres pays : les subtilités des Pays-Bas, Belgique, etc.

Certains pays d'Europe diffèrent encore du marché français, comme les Pays-Bas ou la Belgique, et offrent des conditions fiscales intéressantes, mais avec des nuances importantes :

  • Aux Pays-Bas, l’impôt est calculé sur une base théorique de rendement (et non sur les loyers réels). Ça joue en votre faveur si les rendements effectifs sont élevés.
  • En Belgique, il n’y a pas d’impôt local sur les revenus locatifs étrangers, mais les conventions fiscales peuvent parfois être complexes à interpréter.

Chaque pays a ses propres règles, et elles peuvent significativement impacter vos rendements.
Avant de choisir une SCPI étrangère, prenez le temps de vérifier non seulement les rendements affichés, mais aussi le régime fiscal appliqué.
Parfois, un rendement brut alléchant peut s’effriter une fois tous les impôts payés… mieux vaut savoir où vous mettez les pieds.

Les obligations fiscales pour l'investisseur français

Investir dans une SCPI étrangère, c’est une très bonne idée pour diversifier ses placements, mais cela implique quelques obligations légales.

Oui, parce que même si vos revenus proviennent d’immeubles et de biens immobiliers situés hors de France, vous restez un contribuable français, et le fisc français n’aime pas être oublié. Voici ce que vous devez savoir (et faire !) pour rester dans les clous.

Déclaration des revenus étrangers : une formalité essentielle

Vous avez perçu des revenus grâce à votre SCPI étrangère ? Parfait, mais il va falloir les déclarer à l’administration française. Voici les étapes principales :

  1. Formulaire 2047 : déclaration des revenus étrangers.
    Ce formulaire sert à détailler tous vos revenus perçus à l’étranger. Vous devez y indiquer les revenus locatifs nets (après déduction des charges) que la SCPI (ou ses parts) vous a versés, ainsi que les éventuels impôts déjà prélevés dans le pays d’origine.
  2. Formulaire 2042 C : déclaration complémentaire.
    Une fois vos revenus étrangers reportés, ils doivent aussi figurer sur votre déclaration principale (2042 C), dans la section dédiée aux revenus soumis à des conventions fiscales.

On se répète mais heureusement, grâce aux conventions fiscales internationales, vos revenus étrangers ne seront pas taxés une seconde fois en France.
Vous obtiendrez un crédit d’impôt pour compenser l’imposition déjà effectuée à l’étranger.

2. Les prélèvements sociaux : pas toujours obligatoires

C’est un détail, mais il peut faire une grande différence : les revenus issus de SCPI étrangères ne sont pas systématiquement soumis aux prélèvements sociaux (17,2%) en France. Tout dépend de la convention fiscale entre la France et le pays où se trouvent les biens.

Par exemple :

  • Pour les SCPI investissant en Allemagne, les prélèvements sociaux ne s’appliquent pas.
  • Pour d’autres pays, comme l’Espagne, cela peut varier en fonction des accords bilatéraux.

Vérifiez bien ce point, car cela peut améliorer sensiblement votre rendement net.

3. Les risques en cas de non-déclaration

Vous pensez que le fisc ne va pas remarquer ces revenus étrangers ? Mauvaise idée. Avec les échanges automatiques d’informations entre pays (merci l’Union Européenne), l’administration fiscale française peut très vite se rendre compte que vous avez “oublié” de déclarer des revenus.

En cas de contrôle fiscal :

  • Vous risquez un redressement fiscal avec des pénalités de retard.
  • Une majoration de 10% (voire plus si l’omission est jugée volontaire).
  • Des intérêts de retard qui peuvent s'accumuler

Conclusion : jouez la carte de la transparence et bien déclarer vos revenus dès le départ. Ça peut paraître fastidieux, mais avec un peu d’organisation (ou l’aide d’un expert-comptable), c’est tout à fait faisable.

Optimiser la fiscalité des SCPI étrangère

Investir dans une SCPI étrangère, c’est une belle opportunité pour booster vos revenus, mais pourquoi ne pas optimiser ce placement ?
Avec une bonne préparation et quelques stratégies, vous pouvez maximiser vos rendements tout en minimisant les impacts fiscaux.

1. Choisir les SCPI en fonction des conventions fiscales

Toutes les SCPI étrangères ne se valent pas, surtout quand on parle fiscalité. Les conventions fiscales bilatérales entre la France et les différents pays peuvent considérablement influencer vos rendements nets.

La clé ? Bien vérifier les termes de la convention fiscale entre la France et le pays d’investissement avant de choisir une SCPI. En clair : le brut, c’est bien, mais regardez surtout le net !

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On les détaille dans le deuxième paragraphe, reportez-vous à ce dernier pour découvrir les différentes conventions existantes avec la France.

2. Exploiter les dispositifs fiscaux en France

La fiscalité française peut paraître complexe, mais elle offre aussi des solutions pour alléger la note :

  • Crédit d’impôt pour éviter la double imposition.
    Il est calculé en fonction de l’impôt que vous auriez payé en France. Ce dispositif peut sérieusement alléger votre charge fiscale si vous investissez dans des pays à fiscalité modérée.
  • Abattements et déductions.
    Certaines charges liées à vos revenus étrangers (frais de gestion, intérêts d’emprunt, etc.) peuvent être déductibles. Pensez à bien les inclure dans votre déclaration pour réduire votre base imposable.

3. Se faire accompagner par des experts

Personne n’aime perdre du temps dans des formulaires et des calculs compliqués. Si la fiscalité des SCPI étrangères vous donne des sueurs froides, ne restez pas seul(e) face à votre feuille d’impôts :

  • Un expert-comptable peut vous aider à remplir correctement vos déclarations et à tirer parti de tous les dispositifs fiscaux.
  • Un conseiller en gestion de patrimoine pourra également vous orienter vers les SCPI les mieux adaptées à votre situation fiscale et vos objectifs financiers.

Ce sont des coûts à prévoir, certes, mais souvent, ils sont largement compensés par les optimisations qu’ils permettent.

4. Diversifier vos investissements

Enfin, une stratégie intelligente consiste à ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier. Vous pouvez combiner SCPI françaises et étrangères pour équilibrer vos revenus et réduire votre exposition à des fiscalités étrangères potentiellement lourdes. Par exemple :

  • Des SCPI françaises pour profiter de la simplicité fiscale et d’un rendement stable.
  • Des SCPI étrangères pour booster vos revenus avec des rendements plus élevés, malgré une fiscalité un peu plus complexe.

Les SCPI étrangère sont une très belle opportunité pour diversifier votre portefeuille mais c'est un investissement qui demande de la préparation. Bien choisir le pays, exploiter les dispositifs fiscaux et se faire accompagner sont des étapes clés pour maximiser vos rendements. Ne laissez pas la fiscalité freiner vos ambitions : avec les bonnes stratégies, investir dans des SCPI à l’étranger peut vraiment valoir le coup.

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Jordan Houi

Jordan Houi

Passionné par les sujets liés à l'épargne & l'investissement. Titulaire de la certification AMF. Je vous partage des solutions simples (et moins simples) pour gérer et faire fructifier votre capital.
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