Quelles différences entre une assurance vie en gestion libre et en gestion pilotée ?
L’assurance-vie est l’un des placements préférés des Français. Accessible, flexible et fiscalement avantageuse, elle permet d’investir sur différents supports selon son profil et ses objectifs. Mais avant de souscrire, une question essentielle se pose : faut-il opter pour une gestion libre ou une gestion pilotée ? Concrètement, la différence est simple, mais comme souvent en investissement, tout dépend de votre niveau d’expertise, du temps que vous souhaitez y consacrer et de votre tolérance au risque. Petit tour d’horizon des deux approches pour vous aider à faire le bon choix.
Dans cet article :
- Gestion libre et gestion pilotée : comment ça marche ?
- Avantages et inconvénients de la gestion libre
- Avantages et inconvénients de la gestion pilotée
- Comment choisir entre les deux modes de gestion ?
- Les frais associés à chaque gestion
- Exemple et mise en situation
Gestion libre et gestion pilotée : comment ça marche ?
Avec une assurance-vie, vous avez deux grandes manières de gérer vos investissements : la gestion libre ou la gestion pilotée.
Ces deux modes cohabitent souvent au sein d’un même contrat, mais leur logique et leur fonctionnement sont bien différents.
Fonctionnement de la gestion libre
En gestion libre, c’est le client qui décide.
Vous choisissez vous-même les supports sur lesquels investir :
- Fonds euros,
- unités de compte,
- ETF, SCPI…
Vous êtes libre de modifier votre allocation quand bon vous semble ! En clair : vous êtes aux commandes.
C’est le mode de gestion qui offre le plus de flexibilité, mais qui demande aussi un minimum de curiosité (voire de connaissances !) pour être sûr de faire les bons choix au bon moment : en gestion libre, personne ne vous assiste et ne vous conseille dans la sélection des actifs de votre portefeuille.
Fonctionnement de la gestion pilotée
En gestion pilotée, c'est une société de gestion qui obtient la délégation des investissements.
Avant de s'occuper de vos placements, vous définissez en amont, avec lui, votre profil de risque : prudent, équilibré, dynamique… Et la société de gestion s’occupe du reste.
Que fait-elle concrètement ?
Elle arbitre, répartit et ajuste votre portefeuille en fonction de l’évolution des marchés et en fonction des informations qu'elle a obtenues sur votre profil de risque.
Par exemple, suite à une information clé sur les marchés financiers susceptible de faire bouger les cours, la société de gestion n'effectuera pas les mêmes arbitrages sur un portefeuille prudent et sur un portefeuille dynamique.
L’idée de la gestion pilotée, c’est de vous simplifier la vie tout en essayant d’optimiser la performance selon votre tolérance au risque.
Avantages et inconvénients de la gestion libre
La gestion libre, c’est le mode manuel de l’assurance-vie : vous décidez où va votre argent, à quel moment, et sur quels supports. C’est vous le pilote.
Avantages de la gestion libre
Premier avantage évident : le contrôle total de votre portefeuille.
- Vous composez votre portefeuille selon vos convictions personnelles, vos objectifs et votre appétence au risque.
- Vous pouvez privilégier des ETF à faibles frais, miser sur des secteurs spécifiques ou diversifier le portefeuille de la manière qui vous convient.
Un autre atout non négligeable : les frais, ils sont beaucoup plus faibles en gestion libre.
C'est logique : contrairement à la gestion pilotée, il n’y a pas de surcoût lié à l’intervention d’un gestionnaire professionnel. Vous ne payez que les frais classiques du contrat (frais de gestion, d’arbitrage, etc.).
Si vous êtes un profil autonome, avec une connaissance avancée des marchés, cela fait une vraie différence sur le long terme.
Les inconvénients de la gestion libre
Cette liberté d'action sur la gestion libre à un prix : vous êtes seul à bord.
Il faut avoir un minimum de bagage technique pour choisir les bons supports, comprendre leur fonctionnement, suivre les marchés… et prendre des décisions en conséquence.
Quand on a pas toutes les armes pour faire face à flot d'informations sur les marchés financiers et qu'on ne maîtrise pas les outils indispensables, ce n'est pas une mince affaire...
Il faut aussi être prêt à y consacrer du temps.
Une gestion passive, mal pilotée, peut même vite devenir contre-productive. Entre arbitrages oubliés, opportunités manquées ou mauvaise répartition des risques, les erreurs peuvent coûter très chères.
Avantages et inconvénients de la gestion pilotée
À l'opposé de la gestion libre, la gestion pilotée est le mode automatique de l’assurance-vie. Vous déléguez tout simplement la gestion à des professionnels de l'investissement, qui prennent les décisions d’investissement à votre place, mais selon un cadre défini à l’avance.
Les avantages de la gestion pilotée
Le gros point fort, c’est bien évidemment la simplicité.
Une fois passé le premier rendez-vous de cadrage avec le professionnel (il peut s'agir d'un assureur, d'un conseiller bancaire, d'un représentant de société de gestion...) votre profil d’investisseur est déterminé (prudent, équilibré, dynamique…) et vous n’avez plus rien à faire !
La société de gestion s’occupe de tout : allocation, arbitrages, rééquilibrages…
Comme nous l'avons expliqué précédemment, elle va adapter votre portefeuille en fonction des mouvements de marché, pour rester alignée avec votre niveau de risque.
Autre avantage : vous profitez de l’expertise de ces professionnels.
Ce sont eux qui sélectionnent les supports, gèrent l’exposition aux marchés, optimisent la diversification… La sélection des actifs et les stratégies mises en place sont des décisions que vous n'auriez pas pu réaliser seul si vous manquez de connaissances sur le sujet.
Pour tous ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec les questions financières et la gestion active d'un portefeuille d'assurance-vie, la gestion pilotée est un vrai confort.
Cette faculté à s'adapter à votre profil et aux conditions de marché est d'ailleurs typique : la meilleure assurance vie gestion pilotée doit au moins respecter ces deux éléments et même vous proposer plus !
Les inconvénients de la gestion pilotée
Le premier inconvénient que l'on peut relever, c'est que ce confort a un coût : les frais sont plus élevés. C'est tout à fait normal, vous sollicitez l'expertise d'une société, donc vous êtes facturés pour ce service.
En plus des frais de gestion classiques, vous allez retrouver des frais liés à la gestion sous mandat (souvent entre 0,2 % et 0,5 % supplémentaires par an).
Autre limite à noter : vous ne choisissez pas où va votre argent, où votre capital est investi. C'est normal, vous déléguez, donc vous renoncez à tout contrôle sur les arbitrages réalisés.
Ça peut être problématique, si vous avez des convictions fortes.
Par exemple sur l’ISR, si vous voulez éviter certains secteurs (défense, énergies fossiles), ou des supports spécifiques qui seraient contraire à votre éthique.
Dans ce cas, la gestion pilotée peut manquer de souplesse.
Si les avantages et les inconvénients d'un contrat d'assurance-vie VS un autre support d'investissement vous intéressent, consultez cet article dédié !
Comment choisir entre les deux modes de gestion
Maintenant que les deux modes de gestion vous ont été présentés, il faut comprendre comment vous pouvez orienter votre choix.
Spoiler : entre gestion libre et gestion pilotée, il n’y a pas de “meilleur” choix universel. Tout dépend de votre profil, de vos connaissances, et de ce que vous attendez de votre assurance-vie. On vous présente les principaux critères à prendre en compte pour trancher.
1. Votre niveau d’expérience
Si vous avez déjà l’habitude d’investir en bourse, que vous connaissez les grandes classes d’actifs (ETF, SCPI, fonds actions, obligations…) et que vous suivez un minimum l’actualité des marchés, la gestion libre est une option logique : vous serez en mesure de vous débrouiller seul et de construire un portefeuille solide et diversifié.
À l’inverse, si vous débutez dans le monde de l'investissement avec un manque de connaissances évident et/ou que vous n’avez pas envie de creuser le sujet, la gestion pilotée est la solution pour vous.
2. Le temps que vous êtes prêt à y consacrer
La gestion libre demande un minimum de disponibilité. Il faut suivre l’évolution de son portefeuille, rééquilibrer si nécessaire, surveiller les performances…
Ce n’est quand même pas un job à plein temps, mais ça ne s’improvise pas non plus.
Bref, si vous cherchez une technique d'investissement non-chronophage qui tourne sans intervention, la gestion pilotée coche plus de cases.
3. Votre appétence au risque
C'est le point le plus capital à prendre en compte pour votre choix.
Les deux modes permettent d’investir sur des supports plus ou moins risqués, mais le profil de risque est cadré dès le départ en gestion pilotée, via une réunion avec l'interlocuteur de la société de gestion .
En gestion libre, vous pouvez décider vous-même de prendre plus (ou moins) de risques, mais encore faut-il le faire de manière cohérente, c'est-à-dire en accord avec votre profil.
Si vous avez tendance à paniquer au premier repli du marché, mieux vaut peut-être déléguer à une équipe qui saura garder la tête froide dans un contexte économique compliqué.
4. Vos objectifs patrimoniaux
Enfin, tout dépend de ce que vous attendez de votre assurance-vie :
- Si vous visez le long terme avec une stratégie bien construite et optimisée sur les frais, la gestion libre est un excellent levier.
- Si vous recherchez plutôt une solution simple et automatisée pour dynamiser votre épargne sans vous en occuper, la gestion pilotée est parfaitement adaptée.
Au final : tout est toujours une question d’équilibre entre autonomie, compétences, temps et objectifs. Déterminez tout cela en amont et vous n'aurez aucun mal à sélectionner le mode de gestion le plus adapté.
Les frais associés à chaque gestion
On a déjà abordé ce sujet rapidement dans les avantages et les inconvénients mais il nous paraît essentiel de préciser les coûts totaux engendrés par les frais sur votre contrat d'assurance-vie, notamment dans le cadre d'une gestion pilotée.
Pourquoi ?
Car les frais ne sont jamais anodins quand on parle d’assurance-vie, surtout sur le long terme. Indispensables puisqu'ils rémunèrent l'intermédiaire, il n'empêche qu'ils grignotent directement la performance de votre portefeuille.
Tableau récapitulatif des frais : gestion pilotée VS gestion libre
| Type de frais | Gestion libre | Gestion pilotée |
|---|---|---|
| Frais de gestion annuels | 0,6 % à 1 % par an | 0,6 % à 1 % + 0,2 % à 0,5 % pour la gestion pilotée |
| Frais d'arbitrage | Souvent gratuits ou fixes selon le contrat | Généralement inclus dans le mandat |
| Frais sur versements | Souvent 0 % (surtout en ligne) | Variables selon le contrat (0 % à 2 %) |
| Frais de mandat | – | 0,2 % à 0,5 % par an |
| Frais de performance | – | Parfois appliqués (selon le contrat) |
Détails des frais en gestion libre
C’est clairement l’option la plus économique puisqu'en gestion libre vous évitez les frais liés à l’intervention d’un gestionnaire. Vous paierez :
- Les frais de gestion annuels sur les supports choisis (unités de compte et/ou fonds euros) – en général entre 0,6 % et 1 % par an,
- Éventuellement des frais d’arbitrage si vous changez la répartition de vos actifs (certains contrats les offrent gratuitement),
- Dans certains cas, des frais d’entrée ou sur versements (de plus en plus rares sur les contrats en ligne).
Détails des frais en gestion pilotée
En gestion pilotée vous devez prendre TOUS les frais déjà appliqués en gestion libre et y rajouter un coût supplémentaire, c’est la rémunération du mandat de gestion. Concrètement, vous paierez en plus :
- Des frais de gestion sur mandat, qui varient selon les contrats (en général entre 0,2 % et 0,5 % par an),
- Des frais d’arbitrage automatiques, bien que ceux-ci soient souvent inclus dans le mandat,
- Des frais classiques du contrat (frais de gestion sur les supports, etc.).
Certains contrats haut de gamme ou très personnalisés peuvent même facturer des frais de performance en cas de dépassement d’un certain seuil de rendement... Vérifiez bien ces conditions avant de vous engager.
Exemple et mise en situation
Pour mieux visualiser ce que peut donner la différence entre gestion libre ou pilotée dans la vraie vie, voici deux profils types : Julien & Sophie.
L’idée est la suivante : montrer à qui peut convenir chaque approche, selon le niveau de connaissance, le temps disponible et les objectifs d’investissement.
Profil 1 : L’investisseur autonome - gestion libre
Julien, 34 ans, travaille dans le digital et s’intéresse à la finance depuis quelques années. Il a déjà un PEA garni d’ETF, suit régulièrement les actualités économiques, et adore comparer les performances de différents fonds.
Pour son assurance-vie, il a opté pour la gestion libre.
Pourquoi la gestion libre ?
- Julien veut garder le contrôle total sur ses investissements.
- Il choisit lui-même ses unités de compte, répartit ses versements entre ETF monde, fonds thématiques et un peu de SCPI pour la diversification.
- Il optimise aussi les frais en choisissant une assurance-vie 100 % en ligne, sans frais sur versements ni arbitrages.
Ce mode de gestion lui permet de piloter sa stratégie à long terme, tout en capitalisant sur ses connaissances. Il sait aussi qu’en cas de doute ou de changement de cap, il pourra toujours arbitrer à sa guise.
Profil 2 : L’investisseur occupé - gestion pilotée
Sophie, 42 ans, est médecin généraliste. Elle gagne bien sa vie, souhaite faire fructifier son épargne, mais n’a ni le temps ni l’envie de gérer elle-même ses investissements. Elle a donc choisi une gestion pilotée pour son contrat d’assurance-vie.
Pourquoi la gestion pilotée ?
- Lors de la souscription, elle a répondu à un questionnaire de qualification afin de déterminer son profil investisseur : est elle "équilibré".
- Depuis, une société de gestion s’occupe d’ajuster régulièrement son allocation entre fonds euros, obligations et actions.
- Sophie reçoit un rapport trimestriel, mais n’a rien à faire au quotidien.
Ce mode de gestion lui convient parfaitement : elle sait que son capital est investi de manière cohérente, sans avoir à s’en soucier. Elle accepte de payer un peu plus de frais en échange de cette tranquillité d’esprit.
Choisir entre gestion libre et gestion pilotée, ce n’est pas une question de bon ou mauvais choix, mais de cohérence avec votre profil d’investisseur. Si vous aimez comprendre où va votre argent et que vous êtes à l’aise avec les marchés, la gestion libre vous donnera toute la latitude nécessaire. Si au contraire vous préférez déléguer et gagner en sérénité, la gestion pilotée remplira parfaitement son rôle. L’essentiel, c’est d’opter pour une solution qui vous ressemble et qui s’aligne avec vos objectifs de long terme.
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