Quelles sont les conséquences de l’inflation sur l'épargne et l'investissement ?
L’inflation est un phénomène qui impacte tous les secteurs économiques : elle entraîne une hausse des prix structurelle des biens et des services, et finit par impacter également les investissements. Cependant, cette situation n’est pas une fatalité ! On vous explique dans cet article comment l’inflation influence vos investissements et quelles solutions mettre en place pour y faire face.
Dans cet article :
- Les causes de l'inflation
- Conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat
- Conséquences de l'inflation sur l'épargne
- Conséquences de l'inflation sur les investissements
- Protéger vos investissements de l'inflation : actifs refuges & stratégie
Les causes de l'inflation
Plusieurs écoles s'opposent lorsqu'il s'agit d'expliquer. En effet, tous les courants de pensée n'expliquent pas l'inflation de la même manière, arguant qu'elle peut résulter de plusieurs facteurs économiques.
Elle peut être :
- alimentée par une demande excessive de biens et services,
- alimentée par des coûts de production plus élevés,
- ou alimentée par des politiques monétaires expansionnistes (appelées quantitative easing), c'est la théorie développée par Milton Friedman.
Peu importe la ou les causes, au final le résultat est le même sur l'économie et elles influencent directement la rentabilité des investissements, en modifiant les prix des biens, les salaires, ou les taux d’intérêt.
Une inflation élevée, surtout si elle est rapide, va mener inexorablement à une perte de confiance dans la monnaie et à l'instance qui la régule, l'euro et la Banque Centrale Européenne dans notre cas, ce qui pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs dits refuges.
Les conséquences de l'inflation sur les investissements
L’inflation et l’immobilier
L’immobilier est particulièrement sensible aux fluctuations économiques et à l’inflation.
En période d’inflation, les prix des biens immobiliers augmentent souvent, rendant l’accessibilité au marché plus difficile pour les acheteurs.
Les loyers peuvent aussi augmenter (pas nécessairement !), et si c'est le cas, ils vont offrir des rendements plus intéressants pour les investisseurs.
Par contre, l’inflation affecte les coûts de financement, en particulier si les taux d'intérêt augmentent en réponse à l’inflation : ce sont les fameux taux directeurs de la BCE en Europe et de la FED aux États-Unis, ce qui augmente le coût des prêts hypothécaires.
L’inflation et les actions
Lorsque vous achetez des actions, vous devenez actionnaire d'une entreprise, c'est comme ça que ça fonctionne.
En temps normal, la performance de l'entreprise détermine la valeur de ses actions.
Seulement voilà, l'inflation, lorsqu'elle se déclenche véritablement, elle rabat les cartes du jeu économique : le prix des matières premières, des salaires et des autres intrants nécessaires à la production augmente.
La conséquence : réduction des marges bénéficiaires des entreprises, en particulier celles dont les coûts de production sont élevés et difficilement répercutables sur les consommateurs.
Au bout du compte, les performances sont en baisse, les chiffres sont mauvais et les actionnaires récupèrent moins de dividendes et voient leurs plus-values se faire grignoter.
L’inflation et les obligations
Lorsqu’il y a forte inflation, vos revenus fixes n'évoluent pas et ne sont pas ajustés à l'inflation, donc ils s'érodent, et la valeur de votre capital est dévaluée ! Vous recevrez donc moins que le montant initialement investi.
Exemple : imaginons un achat d’obligations pour 100 euros
Si vous achetez des obligations pour 100 euros à un taux de 3 % lorsque l'inflation est relativement faible (admettons 2% ce qui est une situation normale), vous recevrez des intérêts fixes, à ce même taux de 3%.
Toutefois, si l'inflation s'emballe et dépasse les 3 %, vos intérêts eux n'évolueront pas et seront inférieurs au taux de l'inflation, et vous serez perdants.
Les conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat
En plus d'un impact de l'inflation sur vos placements, il faut comprendre qu'elle touche aussi et surtout votre capacité à dépenser, donc votre pouvoir d'achat.
Comment ça fonctionne ?
Tout simplement parce que cette inflation entraîne une hausse généralisée des prix des biens et services.
Si les prix augmentent, chaque unité de monnaie permet d'acheter moins de produits et services qu’auparavant.
Les premiers biens qui sont concernés sont les biens de consommation courante, indispensables à tous les citoyens :
- l’alimentation,
- l’énergie,
- produits de première nécessité.
L’effet est particulièrement marquant pour les ménages les plus pauvres, ayant un revenu fixe, dont le pouvoir d'achat est constamment réduit par la hausse des prix.
De surcroît, tous les coûts liés à des services basiques et réclamés par l'ensemble de la population comme les loyers, les assurances, et les soins médicaux vont aussi également augmenter en période d’inflation, réduisant encore davantage le budget disponible des consommateurs : c'est un cercle vicieux.
Les conséquences de l'inflation sur l'épargne
Au-delà de malmener votre pouvoir d'achat, l’inflation à aussi un impact direct sur la valeur de l’épargne, notamment pour les placements à faible rendement, comme les comptes d’épargne classiques : livret A, livret jeune, PEL, CEL...
En période d'inflation élevée, la valeur réelle de l’argent économisé diminue, même si le montant nominal reste inchangé.
Concrètement, cela suppose que les rendements d'épargne, souvent en dessous du taux d’inflation, ne permettent pas de préserver le pouvoir d'achat à long terme : l'épargnant est forcément perdant puisque l'inflation augmente plus vite que le rendement de son épargne
Prenons un exemple simple :
Un compte d’épargne rémunéré à 1 % alors que l’inflation est de 5 % entraîne une perte réelle de 4 % du pouvoir d'achat.
Ce phénomène est d'autant plus marqué avec les liquidités non investies (celles qui restent sur un compte courant classique par exemple), qui perdent de la valeur au fur et à mesure que l’inflation progresse !
C'est aussi valable pour l'investissement : si l’épargne est placée dans des instruments financiers peu performants ou à taux fixes, le capital peut également être érodé par l'inflation, rendant l’objectif de valorisation de l’épargne difficile, voire quasiment impossible.
Protéger vos investissements de l'inflation : actifs refuges et stratégie
Pour contrer les effets de l'inflation, il n'y a pas 36 solutions : il est nécessaire de relancer l’économie.
Au niveau des actions : une idée générale et largement soutenue par les économistes en France c'est d'augmenter les salaires au-dessus du taux d'inflation : on parle d'indexation des salaires.
Quel est le but ?
Factuellement, de permettre aux consommateurs de conserver leur pouvoir d’achat, et de faire profiter, in fine, de la hausse des bénéfices aux actionnaires.
Pour les obligations, il faut ajuster le taux de rémunération.
Il existe déjà des obligations permettant de répondre à cette problématique : on les appelle les OII : Obligations indexées sur l'inflation (TIPS : Treasury Inflation-Protected Securities) en anglais, leur taux de rémunération s'adapte automatiquement au taux de l'inflation.
En ce qui concerne l’épargne classique, c'est aux banques de rehausser leur taux de rémunération sur leurs livrets d'épargne pour compenser l'inflation.
Cette affirmation n'est valable que pour les livrets qui dépendent des banques et non aux livrets réglementés comme le livret A ou le livret jeune, qui sont régulés par le gouvernement.
C'est pourquoi de votre côté, il est indispensable de choisir une banque offrant un taux d’intérêt qui permet d'obtenir un rendement positif, augmentant ainsi votre pouvoir d’achat.
Les actifs refuges : une solution face à l’inflation
Lors des périodes d’inflation, certains investisseurs cherchent à se protéger en investissant dans des actifs refuges.
L’or est souvent cité comme un moyen de conserver sa valeur face à la dévaluation monétaire : c'est l'actif de référence depuis des millénaires dans lequel toutes les populations et civilisations du monde entier ont confiance.
Aucune banque centrale n'a de doute quant au fait qu'investir dans l'or est une bonne idée pour garantir sa solidité sur les années à venir.
En outre, certaines matières premières, comme le pétrole et le cuivre, tendent à voir leur prix augmenter avec l’inflation, ce qui en fait des investissements intéressants dans ce contexte, même si cette hausse pénalise les utilisateurs principaux de ces ressources, particuliers comme professionnels.
Résumé : les stratégies d'investissement pour faire face à l'inflation
Si l'on devait résumer cet article, et que vous souhaitez absolument faire face aux conséquences de l'inflation sur vos investissements, voici le plan que vous devez mettre en place :
- Investir dans des actifs indexés sur l’inflation.
Vous allez vous protéger contre l’érosion du pouvoir d’achat. Les TIPS (Treasury Inflation-Protected Securities) offrent une protection directe contre l’inflation. - Privilégiez les sociétés liées aux matières premières.
On l'a dit : l’inflation entraîne une hausse des prix des matières premières. Les sociétés qui extraient, produisent ou distribuent des biens essentiels comme le pétrole ou les métaux précieux vont donc offrir des rendements intéressants. Investissez dans des sociétés offrant des biens essentiels, comme Nestlé, qui sont moins sensibles aux fluctuations économiques. - Ajuster votre portefeuille.
En période d’inflation, il est pertinent de diversifier davantage son portefeuille en incluant des actifs qui bénéficient de cette hausse des prix. N'hésitez pas à effectuer des arbitrages et à retirer ou ajouter de votre portefeuilles les entreprises qui vont subir ou profiter de cette inflation.
Clause de non-responsabilité : Les informations fournies dans cet article sont à titre informatif et éducatif seulement. Elles ne constituent pas des conseils financiers, d’investissement ou juridiques. Investir comporte des risques, y compris la perte de capital. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. Il est recommandé de toujours effectuer vos propres recherches et de consulter un conseiller financier, un comptable ou un professionnel agréé avant de prendre toute décision d’investissement. L’auteur et l’éditeur ne sont pas responsables des pertes financières ou des décisions prises sur la base des informations présentées.
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